Surprenante posture que celle de l’arcane XII du Tarot de Marseille. Le personnage, tel un acrobate, est suspendu par son pied gauche à une corde blanche. Loin de s’en trouver perturbé, son visage dénote une certaine sérénité… Bien souvent, lorsque cet arcane apparaît dans un jeu, le néophyte a pour réflexe de retourner la carte, pensant qu’elle se trouve renversée. Eh bien non ! Elle est bel et bien dans sa position voulue par les créateurs du Tarot de Marseille.
Arrêt demandé !
Cet arcane ouvre la seconde série des onze lames du Tarot. Il annonce un temps de repos, d’attente, de patience, voire de soumission aux événements. Il indique un arrêt dans le cours habituel de la vie, qu’il s’agisse du domaine privé, professionnel ou sociétal. Cela correspond le plus souvent à une période de souffrance physique ou mentale qui conduit à un renoncement ou à des blocages.
Regarder autrement…
Tout comme l’arcane VIII de la Justice, il regarde de face. Ce n’est plus le moment de se défiler, de tricher, de faire comme s’il ne voyait rien. L’instant est inévitable, incontournable. Il doit y faire face. Il ne peut que s’y soumettre. Il comprend qu’il doit changer sa vision des choses, voir le monde sous un autre angle, à l’envers. C’est en « allant vers » d’autres valeurs qu’il se libérera…
Faire preuve d’humilité…
En se plaçant ainsi, il met sa vie entre parenthèses, il laisse parler son être profond, il se purifie. Il ouvre la voie à son inconscient, écoute ses messages, se régénère, car c’est en reconnaissant ses faiblesses qu’il évolue, devient plus fort, plus sage. Il apprend de ses erreurs.
Don de soi…
Mais le Pendu est aussi l’arcane du dévouement, du don de soi, de l’abnégation de sa personne, du sacrifice. Dans un tirage gratuit divinatoire, la forte présence de la couleur verte permet de garder l’espoir. Quant au rouge des branches coupées, il symbolise la sève ou le sang confirmant que la vie est un éternel recommencement, et apporte la vigueur nécessaire à la mise en œuvre du renouveau.
L’art du lâcher-prise
Pendu par le talon, partie du corps hautement symbolique, il prend conscience de la condition réelle de l’humanité. Il nous met en état d’urgence pour forcer notre attention et notre réceptivité à la nécessité de changer nos repères, nos habitudes. N’oublions pas que ce sont les valeurs que nous accordons aux choses qui nous attachent à ces choses et non pas les choses elles-mêmes !
Il est grand temps de porter un autre regard sur le monde et d’agir en conséquence. Comme le pendu, lâchons prise sur ce qui n’a pas/plus de sens !