Entre maléfice et porte-bonheur, cette superstition traverse tous les siècles, toutes les religions et tous les continents. Certaines personnes en ont peur, on appelle cela souffrir de paraskevidékatriaphobie, d’autres considèrent le vendredi 13 comme un jour de chance.
Dans bon nombre de croyances populaires, une longue liste d’interdits entoure cette date fatidique. Certaines pratiques doivent être évitées comme les naissances, les mariages, la navigation maritime, la coupure des ongles ou le début d’un nouveau travail.
La superstition du vendredi 13 repose sur plusieurs croyances. Celle du vendredi tout d’abord, puis celle du chiffre 13.
La peur du vendredi
De tous temps, le vendredi a été considéré comme un jour maudit. Une superstition que l’on doit notamment aux religions et aux mythologies. Dans la Bible, Jésus a été crucifié un vendredi, Caïn tua son frère Abel ce même jour, Adam mangea le fruit défendu. C’est également un vendredi qu’eut lieu le Déluge, les plaies d’Egypte, la mort de Moïse, celle du prophète David et de la Vierge. Du coup, le mot vendredi est banni dans la Bible. A la place, on peut y lire le « 6ème jour ».
Dans les croyances populaires, certaines persistant toujours d’ailleurs, il était grandement déconseillé d’entreprendre certaines activités. En Scandinavie, le vendredi est censé être le jour des rassemblements de sorcières. Pour les traditions anglo-saxonnes, il ne faut surtout pas faire de transactions ce jour-là, ni débuter un travail, ni entreprendre un voyage, ni baptiser un bateau ou prendre la mer.
Dans les traditions militaires, il était également jugé imprudent d’engager des opérations armées un vendredi. C’est pourquoi Napoléon ne concluait aucun traité ce jour-là et reporta d’une journée son coup d’Etat du 17 brumaire, car c’était un vendredi.
A un niveau plus sociétal, il est déconseillé de se marier un vendredi, de débuter un spectacle, de déménager, d’appeler un médecin, de changer ses draps, de faire sa lessive, d’étrenner de nouveaux vêtements, de se couper les cheveux ou les ongles.
Le chiffre 13 et toutes ses superstitions
Chiffre porte-malheur par excellence, le 13 a depuis toujours nourrit les contes, légendes et croyances populaires. C’est pourquoi le 13 est très souvent banni. Dans certaines rues, on ne trouve pas de maison avec le n°13, et sont alors renommées par les n°12A ou 12B. Tout comme les ascenseurs qui ne comportent souvent pas de bouton 13, et d’immeuble sans treizième étage.
Toute personne ayant un nom à 13 lettres au total est considérée soit comme satanique, soit comme ayant la chance du Diable, Satan étant le 13ème ange.
Dans les religions idem. Le 13 est synonyme de malheurs. Rappelons nous le fameux mythe de la Cène, dernier repas de Jésus, où il y avait 13 personnes à table. Et c’est justement ce 13e convive, Judas, qui trahira Jésus. Pareil dans la mythologie nordique. Le dieu Odin organisa un repas réunissant 12 dieux. Mais un 13e s’invita, Loki, le Dieu poltron, du mal et du trouble, qui termina la soirée en exécutant un Dieu. D’où l’origine de cette malédiction d’être 13 à table.
Une date qui n’est pas toujours considérée comme maléfique
D’après d’autres croyances populaires, le vendredi n’apporte pas que son lot de malheurs. Un enfant naissant un vendredi sera pourvu de dons surnaturels et de grande générosité. Pour les Écossais et les Allemands, le vendredi est favorable aux affaires de cœur. Les rêves réalisés entre le vendredi et le samedi se réaliseront. Les Américains aussi adorent ce jour puisque bon nombre de grands événements de leur histoire se sont déroulés un vendredi, notamment la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb un vendredi 13.
Très longtemps redoutée, cette fatidique date du vendredi 13 peut aujourd’hui, selon les croyances, être source de bonheur, de chance. Ce n’est pas pour rien qu’à chaque vendredi 13, les loteries nationales enregistrent des records de participation.
Et vous, qu’allez vous faire, ou ne pas faire, pour ce dernier vendredi 13 de l’année 2009 ?
Pour en savoir plus sur la superstition du Vendredi 13, nous vous invitons à plonger dans l’ouvrage d’Eloïse Mozzani, le « Livre des Superstitions », paru aux éditions Robert Laffont.